La place du pauvre

La place du pauvre.

Auparavant… Finch que sa belle-famille surnommait à son insu le « Grinch », parce qu’ il n’ aimait pas Noël, eut un déclic en se demandant pourquoi ces orgies de fin d’ années pouvaient autant l’écoeurer. C’est alors qu’ un pénible souvenir de prime enfance refit surface…

Il revit sa maman, lui enfourner encore et encore le contenu d’une petite cuillère, sans fin, et lui sans faim, pleurer, lutter, tenter de lui résister en vain.
Un frisson brutal parcourut son échine, un puissant spasme qui le fit sursauter.
Un sentiment de dégoût figea ses papilles et tout l’intérieur de sa bouche.
Ce fut pour Finch une véritable révélation.

Quelques semaines plus tard, le fameux soir du réveillon tant redouté, arriva…

Finch, une fois attablé, remarqua au premier coup d’ œil, que l’ assiette du mendiant n’avait exceptionnellement pas été rajoutée cette année.

Il y avait en effet, toujours à la tablée cette place vide avec le couvert dressé, prête à accueillir pour la veillée, le pauvre qui passerait par là et taperait à la porte pour s’inviter au chaleureux banquet.
Une vieille tradition familiale qui perdurait encore, mais plus que symboliquement, car depuis bien longtemps la chaise restait vacante !
« Ah ! L’esprit de Noël de la belle époque ! C’était autre chose ! » , se dit Finch.
Personne ne devait le passer abandonné, le ventre creux, et encore moins dehors transi par la bise.
Faire preuve de charité, en cette soirée si particulière, réchauffer le corps par un plat chaud, mais aussi l’âme de son prochain par la convivialité, telle était la mission de tout chrétien.

Cette place inoccupée, Finch ne cessait d’y penser ces derniers jours.
Elle était devenue une véritable obsession.
Il apprécia d’autant plus ce soir son absence.
Tant pis pour le clochard et les bons sentiments !
Car elle était pour lui à présent, associée à la mort de ses parents, au vide laissé par leur disparition.
Ressentir ce manque à la Toussaint lui avait déjà été très pénible.
Aussi appréhendait-il ce Noël plus que d’habitude, le premier sans eux.

A suivre …

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Glomérule Néphron.
Crédit Photo : cliquer ICI

 

 

11 réflexions sur “La place du pauvre

  1. Bonsoir Glomérule Néphron,
    L’enfance et ses expériences laissent à jamais des traces sur nos vies.
    Nul n’est parfait, nos parents ont fait de leur mieux avec leur propre éducation…
    J’ai coutume de dire que nous restons à vie les enfants de nos parents, cette dernière phrase en donne de nouveau la preuve.
    Vous m’intriquez Glomérule !
    Bonne semaine à vous, à bientôt 🙂

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